5
août
2016

Espace test agricole : ça se mange ?

par François Leboutte
à 10h03min

Début juillet, le Réseau National (comprendre : français) des Espaces-Test Agricoles, en d’autres mots RENETA, a accueilli une délégation belge pour ses journées nationales dans le Var (Provence).
Une nouvelle conséquence de nos liens transnationaux, qui nous ont permis d’emmener des partenaires de Terre-en-vue pour aller nous former et rencontrer des personnes expérimentées (le premier espace-test français date de 2006).

En Belgique, le premier espace-test agricole a été lancé en 2013 sur la commune de Modave par le GAL des Condruzes. Le second a démarré début 2016 à Bruxelles, en partenariat avec Terre-en-vue, et nous soutenons la création d’un troisième dans l’Est du Brabant wallon, initié par le GAL Culturalité et le centre de formation professionnelle du Crabe asbl.

C’est pour nourrir le développement de ces deux nouveaux projets que nous nous sommes rendus en France.

Mais un espace-test, késaco ?

Il s’agit ni plus, ni moins, de reconnaître la spécificité du métier d’agriculteur et des difficultés actuelles au lancement réussi de son activité.
Pour favoriser les chances de réussite de cette installation, en particulier pour les projets d’agriculture paysanne (agroécologiques diront d’autres) au service de la communauté, une série de partenaires créent un dispositif où des agriculteurs en devenir peuvent tester leur projet agricole en conditions presque réelles tout en bénéficiant d’un cadre juridique protecteur (période de couveuse d’entreprise).

Ils bénéficient d’un accès à une terre agricole, à des serres, à du matériel, pour une durée de 2 ans, tout en étant accompagnés sur différentes thématiques : plan d’entreprise, plan financier, plan de culture, accompagnement technique (agricole) par un agriculteur expérimenté, commercialisation des produits, etc, et bien sûr un accompagnement à la recherche de terres pour une installation pérenne au-delà de la période de test.

L’espace-test agricole est un lieu où un (futur) agriculteur peut monter en compétences sans prendre les risques financiers conséquents de cette activité (plusieurs centaines de milliers d’euros de capital à mobiliser).

C’est un dispositif particulièrement performant pour les nouveaux entrants dans le milieu agricole, mais pas uniquement.

Forts des expériences échangées et des réponses à nos questions, nous sommes revenus en Belgique avec plus de volonté que jamais de développer ces outils au service d’une agriculture d’avenir !