Article rédigé par Clara
Au cours de ces 5 mois de stage, j’ai eu la chance de pouvoir m’impliquer dans divers aspects de la vie de Terre-en-vue : accueil des premiers contacts, présence sur un stand pour la récolte de parts, présentation de Terre-en-vue pour une formation MAP et un séminaire avec deux partenaires européens. De plus en plus consciente de la nature tentaculaire de Terre-en-vue et de l’étendue de l’activité de l’association, il a parfois été difficile de se concentrer sur l’objectif principal de stage : mettre en place une procédure de suivi des fermes au long terme.
Terre-en-vue a déjà divers outils en place pour assurer la cohérence du mouvement et une évolution vers une vision commune de l’agriculture durable. A travers son questionnaire « Premier contact », la rencontre avec les porteurs de projet, la servitude environnementale, les commissions agroécologiques, et la présence de groupe locaux actifs, un dialogue est maintenu avec et entre les différents acteurs du mouvement (agriculteurs, consommateurs / coopérateurs, administrateurs et employés de la structure). Un maillon de la chaîne manquait cependant pour assurer une gestion commune des terres agricoles : un outil d’auto-évaluation applicable sur l’ensemble des fermes de Terre-en-vue.
Les objectifs de cet outil sont nombreux :
– fournir une vision globale de l’évolution de la ferme au cours du temps
– permettre aux agriculteurs de témoigner des changements majeurs sur leur exploitation et des tendances à long terme
– donner la possibilité aux agriculteurs de réfléchir sur leur système agricole et s’auto-évaluer en présence d’agriculteurs pairs
– identifier des points de discussion à aborder en commission agroécologique
– fournir aux coopérateurs des informations transparentes et compréhensibles sur le retour social et environnemental de leur investissement
– recueillir des informations potentiellement utiles au long terme (par exemple dans le cadre d’une transmission)
Ce processus s’est fait en plusieurs temps. Il a d’abord été question de comprendre le but d’un tel outil, d’identifier les valeurs du mouvement Terre-en-vue, mais aussi d’apprendre à connaître les différentes fermes du réseau (et donc se rendre aux quatre coins de la Wallonie pour discuter avec les agriculteurs). Ces rencontres ont permis de concevoir et établir des fiches-projets pour chacun des agriculteurs rencontrés.
Un long travail bibliographique reprenant des outils existants avec des objectifs semblables a également été effectué, afin de se baser sur une approche scientifique tout en maintenant le caractère qualitatif et flexible de cette démarche. Thibaut Goret, administrateur TeV et agronome, a aussi participé à l’élaboration de l’outil en prenant le temps de revoir le questionnaire et en identifiant certaines pistes d’amélioration. Pour l’outil d’évaluation participative d’analyse des sols (cf article précédent), Lola Richelle (doctorante de l’université de Namur) a également apporté ses connaissances et été d’une grande aide.
Pendant ce dernier mois (juin-juillet), l’objectif est de finaliser un document de transmission aux coopérateurs permettant d’extraire les informations les plus intéressantes des différentes visites afin de valoriser les bonnes pratiques des agriculteurs TEV et de transmettre les perspectives d’évolution. Le questionnaire sera également testé pour la première fois à la ferme Sainte Barbe mi-juillet, avec Thomas Lauwers (Ferme-Ecole Bierleux-Haut) et Jean-François Depienne (Ferme Bio-Lorraine).