C’est connu de tou.te.s : la météo belge de l’été 2021 a été plus que maussade. Du côté des agriculteurs, cela a eu – au mieux – un impact négatif sur les récoltes (en particulier des céréales) et sur le suivi du désherbage et des plantations d’automne (surtout chez les maraîchers). Mais d’autres ont vécu bien pire lors des inondations de la mi-juillet, avec la réduction à néant de leurs installations et cultures – à l’image des habitant.e.s de plusieurs communes ayant tout perdu en quelques heures. Nous avons fait le tour des agriculteurs de notre réseau quelques jours après, dont vous trouverez deux récits marquants ci-après.
Chez Lisa-Marie,Au pré madame, située à Ramillies et installée en maraîchage sur petite surface, c’est un ruisseau qui est sorti de son lit (+5m par rapport au niveau habituel) et qui a emporté une grande partie de ses cultures estivales – deux fois de suite ! Lisa-Marie est en année de transition entre un premier terrain et le deuxième – un nouveau terrain plus grand et mis à disposition via la facilitation de Terre-en-vue. Bien heureusement, ce nouveau terrain n’a subi aucun dégât et a un sol bien drainant – Lisa-Marie peut donc compter sur des récoltes sur ce terrain-là. Moins heureusement, ses deux serres étaient encore situées sur le premier terrain et les tomates, poivrons et aubergines ont donc été inondés et Lisa-Marie a dû tout arracher et nettoyer : grosse perte sur des cultures phares de l’été qui commençaient à peine à porter leurs fruits. Lisa-Marie parle d’une perte de 50 à 60 % de son chiffre d’affaire, en grande partie due aux inondations mais aussi à la saison compliquée en général suite à la météo peu clémente.
Le déménagement de ses deux serres-tunnel est prévu pour le 30 et 31 octobre et Lisa-Marie fait appel aux forces bénévoles via les Brigades d’Action Paysannes – n’hésitez pas à vous inscrire ICI.
Chez les 3 Petits Bergers, les inondations ont aussi compliqué la saison, mais surtout la perspective d’acquisition d’un terrain. Un compromis avait été signé pour l’acquisition d’une prairie de 3,5 hectares – ressource précieuse pour y produire un foin de qualité pour assurer les réserves hivernales. Malheureusement, cette prairie située en bord de rivière et aux abords d’une voie ferrée a subi de nombreux dégâts sur plus d’un hectare : ballast de chemin de fer, citernes d’hydrocarbures voisines, gravats et déchets en tout genre. Une pollution aux hydrocarbures est probable et impacterait grandement la qualité du terrain, raison pour laquelle Terre-en-vue a décidé de suspendre la vente en attendant d’y voir plus clair. Mais le trio de bergers ne baisse pas les bras ! Les recherches continuent de plus belle pour une parcelle dans leur région – et ils sont portés par l’élan de soutien déjà manifesté par les 70 coopérateurs ayant souscrit des parts dédiées à leur projet. D’ailleurs, l’appel à coopérateurs est toujours bel et bien en cours !
Sur une note plus positive, nous relayons le vécu de la Ferme Sainte-Barbe à Orp-Jauche, qui avait connu d’importants ruissellements sur ses terres il y a 10 ans lors de fortes intempéries. Cette année, Joël a pu constater que les mesures mises en place depuis sur ses parcelles ont préservé celles-ci ; et notamment les bandes enherbées et les fascines.